Shein : l’addition pourrait bientôt faire mal ! Une nouvelle taxe menace les mini-prix

La petite robe à 7 €, le t-shirt à 3 €, le sac à 5 €… Des basiques devenus indispensables pour des milliers de fans de mode à petit prix. Mais voilà, une loi en discussion au Parlement pourrait bientôt bouleverser vos habitudes de shopping. Elle prévoit d’instaurer une taxe par article pour les vêtements issus de la fast fashion — comprendre : ces plateformes en ligne qui proposent des milliers de nouveautés chaque jour à des prix défiant toute concurrence. Parmi elles : Shein, Temu ou encore AliExpress.

L’objectif de cette taxe ? Réduire l’impact environnemental de la mode jetable. Mais dans les paniers virtuels, ce sont surtout les prix qui risquent de s’envoler.

Une taxe en deux temps : 5 € dès 2025, 10 € en 2030

Le texte de loi prévoit une mise en œuvre progressive. Dès 2025, une première taxe de 5 euros par article devrait s’appliquer. En 2030, ce sera le double : 10 euros par vêtement. Si vous achetez cinq articles à 3 € chez Shein, vous paierez donc 15 €… plus 50 € de taxe. Autant dire que l’époque du « look complet à 25 € » pourrait bientôt appartenir au passé.

Mais attention : cette taxe est plafonnée. Elle ne pourra pas dépasser 50 % du prix hors taxe du produit. En clair, si votre débardeur coûte 2,50 € HT, la taxe sera limitée à 1,25 €, et non 10 €. Une bonne nouvelle ? Pas tout à fait.

Le piège de la TVA

Ce que la plupart des consommatrices ignorent, c’est que la TVA, elle, s’ajoute sur le total : prix du vêtement + taxe écologique. Résultat, même si la taxe respecte le plafond légal, le prix final payé en caisse augmente bien plus.

Prenons un exemple concret. Un top à 3 € HT, qui coûte environ 3,60 € TTC aujourd’hui, sera taxé à hauteur de 1,50 €. Avec la TVA appliquée à l’ensemble, il vous reviendra à 5,40 €. Soit une hausse de… 50 %. Et ce n’est pas un cas isolé. Tous les articles à bas prix seront concernés. Un short à 5 € HT coûtera près de 9 € TTC, une robe légère à 7 € HT passera à plus de 12 € TTC. En d’autres termes, même si la taxe semble « raisonnable », l’effet cumulé avec la TVA fait grimper la note jusqu’à 60 % de plus qu’aujourd’hui.

Un choc pour le pouvoir d’achat

« C’est encore les petits budgets qui vont trinquer », proteste Corine, mère de famille. « Ce sont toujours les mêmes qui se font taxer. Moi, je ne peux pas mettre 40 € dans un jean fabriqué localement. » Comme elle, beaucoup de clientes pointent du doigt une mesure qui punit surtout les foyers modestes, pour qui la fast fashion est la seule solution pour s’habiller sans exploser le budget.

Du côté des étudiantes aussi, l’inquiétude monte. Habituées à remplir leur panier avec une vingtaine d’articles à prix mini pour quelques dizaines d’euros, elles redoutent de devoir réduire drastiquement leurs achats. D’autant que les alternatives dites « durables » sont loin d’être accessibles à tous : les vêtements écoresponsables coûtent souvent deux à trois fois plus cher, quand ils ne sont pas tout simplement hors budget.

Les plateformes dans le viseur

Même si la taxe ne touche pour l’instant que les articles importés de la fast fashion, les grandes enseignes surveillent la situation de près. Car derrière la mesure, c’est tout un modèle économique qui est remis en question : production massive, renouvellement permanent, prix cassés, livraisons internationales.

Shein, qui revendique un modèle « à la demande » supposé limiter les invendus, a déjà lancé une campagne pour défendre sa vision de la mode accessible. De leur côté, certains députés défendent la taxe comme une manière d’aligner les prix sur leur impact environnemental réel.

Une taxe écologique… mais sociale ?

Officiellement, la taxe est là pour freiner la surconsommation, protéger la planète et encourager des filières plus vertueuses. Mais dans les faits, elle pourrait surtout fragiliser des millions de consommateurs. Car même avec le plafonnement à 50 %, la hausse des prix en caisse est bien réelle. Et aucun dispositif d’accompagnement n’est prévu pour aider les plus précaires à s’habiller autrement.

« C’est bien beau de vouloir nous faire acheter local ou bio, mais ça coûte quatre fois plus cher », s’agace Amel, 24 ans, étudiante en alternance. « Si on veut changer les comportements, il faut aussi proposer des solutions. Là, on interdit sans offrir d’alternative. »

Le futur du shopping à bas prix

Alors que les prix risquent d’exploser dès 2025, les consommateurs pourraient se tourner vers la seconde main ou les plateformes de revente entre particuliers. Mais pour beaucoup, cela ne remplace pas la diversité de choix, les tailles disponibles ou les tendances proposées par Shein et consorts.

Autre conséquence possible : une baisse des achats… ou un recentrage sur quelques pièces plus chères, achetées moins souvent. Le rêve du « panier à 20 € pour 6 articles » pourrait bien disparaître, au profit d’un nouveau réflexe : comparer, compter… et se restreindre.

Avec cette taxe anti fast fashion, c’est tout un rapport à la mode qui risque de basculer. Officiellement plafonnée, elle n’en reste pas moins redoutable une fois arrivée à la caisse. Derrière les calculs fiscaux et les intentions écologiques, c’est bien le pouvoir d’achat qui est touché. Une chose est sûre : en 2030, vos looks à petit prix n’auront plus rien de low cost.

Par Laura

Je suis une accro de tout ce qui est nouveautés, je teste, j'achète, je critique, j'encense ! Je suis une enfant du nouveau siècle, une geek en puissance meme si je me soigne :). Je rédige pour surlatoile.org sur des sujets / produits qui m'interessent et que vous pourriez utiliser dans la vie de tous les jours :)

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