Dans le cadre de la préparation du déconfinement, le gouvernement français travaille sur le développement d’une application mobile dénommée StopCovid, basée sur le système de contact tracking, pour limiter la propagation du Covid-19 et pallier à une nouvelle vague de contamination.
Lutte contre le coronavirus : les nouvelles technologies au service du gouvernement
De nombreux pays ont adopté les nouvelles technologies et notamment la géolocalisation pour pallier à la propagation du coronavirus. C’est notamment le cas de la Pologne qui a mis en place un système qui permet de contrôler le respect de la mise en quarantaine, à domicile, des personnes à risque via une application mobile. Taïwan utilise aussi un outil similaire.
En Russie, les caméras de surveillance dispersées partout dans les villes sont liées à un outil de reconnaissance faciale. Le système permet de repérer les personnes qui ne respectent pas le confinement. Additionnés à l’exploitation des données de géolocalisation émises par les smartphones, le dispositif permet aussi d’alerter les personnes saines qui ont croisé une personne infectée par SMS.
Suivant un modèle semblable, la Chine utilise une application mobile fonctionnant avec un QR code médical pour recueillir les données sur l’état de santé des utilisateurs et tracer leurs déplacements à travers dans les zones urbaines. Les citoyens doivent présenter leur QR code pour avoir l’accès aux endroits publics les plus fréquentés. Le fait de scanner les codes permet aux autorités d’enregistrer les informations personnelles de l’utilisateur. Toutes les données sont analysées pour définir le statut de chaque personne. Chaque utilisateur reçoit alors un code couleur qui définit sa situation sanitaire ainsi que les mesures qu’il doit appliquer : vert : déplacements permis, jaune : confinement à domicile pendant 7 jours, rouge : quarantaine pendant 14 jours.
Le gouvernement français travaille sur le développement d’une application mobile qui préserve la vie privée des utilisateurs
En France, l’application mobile StopCovid, en développement auprès de l’INRIA (Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique), se heurte à la problématique du respect de la vie privée. Le gouvernement soutien, alors, l’idée de concevoir une application de contact tracking en open source et en échanges de données anonymes. Cette méthode est conforme au RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données). Par ailleurs, l’utilisation de l’application ne sera pas imposée mais relèvera entièrement du volontariat.
Appartenant au projet PEPP-PT (Pan European Privacy Preserving-Proximity Tracing), l’outil sera conçu sur le modèle de TraceTogether, système mis en application à Singapour et basé sur la connectivité Bluetooth. Toutefois, l’indisponibilité de la connectivité Bluetooth sur certains appareils et la portée restreinte du Bluetooth peut compromettre l’efficacité du système. L’utilisation des données par les opérateurs constituent aussi un autre point discutable, en sachant que les informations sont conservées pendant près d’une vingtaine de jours.
Le gouvernement se veut rassurant en prévoyant de soumettre StopCovid à la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés).