Ces dernières semaines, nous observons une euphorie sur le secteur de l’hydrogène tant au niveau des décideurs publics que des industriels. Un intérêt soudain qui fait penser qu’on glisse progressivement vers le green washing, d’autant que l’hydrogène vert n’est pas totalement convaincant.
Après avoir totalement ignoré cette ressource pendant des années, les décideurs publics et les industriels s’intéressent maintenant à l’hydrogène. L’année 2020 a été assez particulière avec des plans annoncés un peu partout.
La France, notamment, a présenté un plan de l’hydrogène vert à 7,2 milliards d’euros d’ici 2030 pour en démocratiser l’usage. De son côté, l’Allemagne veut consacrer 9 milliards d’euros à cette filière pour en devenir le numéro Un mondial. Les Etats Unis et la Chine, les deux plus gros pollueurs au monde, ont également développé des stratégies.
Du green washing à l’horizon ?
Parallèlement, les industriels ont tourné le regard vers l’hydrogène, ayant flairé les bonnes affaires. Ainsi, le PDG de Total, Patrick Pouyanné, a déclaré lors d’une interview à Usine Nouvelle, début février 2021, que « le métier de Total sera de produire de l’hydrogène décarboné » et que « le groupe possède les briques technologiques » pour le faire.
Cet emballement soudain des gouvernements et des majors a fait monter la fièvre dans les bourses. Un acteur comme McPhy Energy, un fabricant d’électrolyseur, a vu son cours multiplié par 7 en 2020.
Cette surévaluation des sociétés fait craindre une bulle en bourse. Et chez les défenseurs de l’environnement, il y a le risque de voir toutes les entreprises se lancer dans le green washing.
Il va donc falloir faire la part des choses, entre les industriels qui souhaitent vraiment produire de l’hydrogène décarboné et ceux qui profitent juste d’une fausse appellation. Une vigilance d’autant plus nécessaire que l’hydrogène vert n’est déjà pas totalement écologique, à cause notamment de l’utilisation d’énormes quantités d’eau pour son électrolyse.
Hydroma, pionnière de l’hydrogène naturel
S’il y aura forcément des opportunistes, il existera aussi de véritables acteurs de l’énergie propre. Ceux-là qui savent allier business et impératif écologique. Nous pensons notamment aux entrepreneurs qui ont très tôt misé sur l’hydrogène naturel, une ressource totalement vertueuse car abondante, renouvelable, sans émission de CO2 et moins cher à produire.
Au Mali, le promoteur Aliou Diallo a misé sur cegaz depuis le début des années 2010, au moment où la communauté scientifique niait encore son existence sur les continents.
Depuis 2012, sa société Hydroma transforme l’hydrogène naturel en électricité verte près du village de Bourakébougou. En tant que pionnier de l’exploitation de cette ressource, Aliou Diallo a été régulièrement invité à des rendez-vous mondiaux de l’énergie et par des gouvernements.
Au premier rang desquels se trouve l’Allemagne, qui s’intéresse beaucoup aux travaux d’Hydroma. La première puissance économique européenne sait qu’elle doit s’approprier la forme la plus vertueuse de l’hydrogène si elle veut en devenir le numéro Un d’ici 2030.